Les œdèmes
Les œdèmes consistent toujours en une accumulation de liquide dans l’espace intercellulaire qui produit un gonflement dans une partie du corps. Ceux que l’on peut traiter en physiothérapie sont ceux situés entre la couche de peau et la couche musculaire. Les œdèmes plus profonds, par exemple d’un organe, doivent être pris en charge par des médecins.
Lymphœdème
Les lymphœdèmes sont dus à un mauvais fonctionnement du système lymphatique. Riches en protéines, ces œdèmes sont denses et se fibrosent rapidement (dès 4 semaines). On les appelle “œdèmes blancs”, car la peau prend souvent une coloration pâle, voire blanchâtre.
Il existe deux types de lymphœdème :
Lymphœdème primaire
Le lymphœdème primaire est issu d’une malformation congénitale du système lymphatique. Il ne se révèle pourtant pas toujours à la naissance et peut parfois même apparaître à l’âge adulte. C’est une affection chronique, liée à une insuffisance mécanique du système lymphatique.
Il se développe généralement aux extrémités (pieds, mains) et peut être unilatéral ou bilatéral.
Certains de ces œdèmes sont liés à une mutation génétique.
Lymphœdème secondaire
Lymphœdème secondaire par insuffisance mécanique
En raison d’un traumatisme, le système lymphatique est abîmé et ne peut plus assurer sa charge de travail normale. Le drainage de l’excédent de liquide ne se faisant plus correctement, un œdème se forme.
C’est le cas par exemple lorsque l’on enlève des ganglions lymphatiques ou que l’on subit une radiothérapie dans le cadre d’un traitement du cancer, mais aussi dans certaines affections parasitaires comme la filariose ou lors de certains gros accidents polytraumatiques.
Bien qu’ils puissent être réversibles si les dommages au système lymphatique ne sont pas trop importants et qu’ils sont pris en charge rapidement, le diagnostic est encore trop souvent retardé et la plupart de ces œdèmes secondaires deviennent chroniques.
Heureusement, nous pouvons tout de même améliorer nettement la qualité de vie des patient·es en réduisant le volume et la densité de ces œdèmes… Même 10 ou 15 ans après, cela vaut toujours la peine de mettre en place une prise en charge spécialisée !
Lymphœdème secondaire par insuffisance dynamique
Il s’agit ici d’un œdème formé à la suite d’une augmentation de la quantité de liquide à évacuer. Le système lymphatique est toujours sain, mais fait face à une surcharge de travail. Cela survient notamment lors de la prise de certains médicaments qui favorisent la rétention d’eau.
Lymphœdème secondaire d’origine mixte
Ce terme désigne notamment les œdèmes survenant après une chirurgie orthopédique ou une entorse. Certains vaisseaux lymphatiques sont blessés/sectionnés et en même temps l’inflammation crée une augmentation de la quantité de liquide à évacuer. Chez un·e patient·e en bonne santé, sans problème vasculaire, ces œdèmes se résorbent généralement de façon spontanée, sans traitement spécifique.
Phlébœdème
Ce type d’œdème est très souple, car pauvre en protéines. Il est très facile à éliminer, mais revient également extrêmement vite. Il atteint presque uniquement les jambes et est souvent accompagné d’autres symptômes de l’IVC comme la dermite ocre, la guêtre scléreuse et/ou des ulcères.
Lipœdème
- disproportion de la répartition graisseuse entre les membres volumineux et le centre du corps qui reste svelte (taille de guêpe et jambes en poteaux)
- structure globuleuse de cette graisse, peau d’orange ++ dès le stade 2
- difficulté à perdre la graisse des membres même avec des régimes et du sport adapté
- hématomes fréquents sur les zones concernées
- haute sensibilité à la pression/pincement, souvent soulagée par des vêtements qui “tiennent”
- les pieds et les mains sont normaux
- systématiquement bilatéral
- douleurs/lourdeurs dans les membres, parfois plus la nuit que le jour
- patientes sujettes aux ballonnements ++ et sensibilité au gluten et/ou lactose
- addiction au sucre très fréquente
Œdème de revascularisation
Ils surviennent en effet chez des patient·es souffrant d’insuffisance artérielle des membres inférieures (AOMI), qui est une des contre-indications à la thérapie compressive en général.
Lorsque les artères sont trop bouchées, il n’y a plus assez de sang qui arrive aux extrémités. Il est donc nécessaire de déboucher ces artères ou de faire un pontage artério-veineux, afin de rétablir un bon apport sanguin jusqu’aux pieds. Les veines et les vaisseaux lymphatiques habitués à gérer peu de volume de liquide jusque-là doivent en quelques instants refaire face à une circulation “normale”. Cela crée un débordement, appelé œdème de revascularisation.
Œdème mixte
Œdème généralisé
Œdème cyclique idiopathique
Maladies vasculaires rares
- syndrome d’Elher Danlos
- syndrome de Klippel-Trenaunay
- syndrome de Marfan
- les malformations artério-veineuses (MAV)
- …
Pour les personnes ou parents de personnes atteintes de ces maladies rares, il existe une consultation spécialisée au CHUV (cf. liens utiles).